COMPAGNIE UNITY I CLANDESTINÉ
NOTE D’INTENTION
Evoquer l’enfermement à travers la danse c’est de prime abord penser la privation de liberté en termes de mouvement, de latitude d’aller et venir. Et c’est par ce biais là que s’ouvre le premier acte de cette pièce. Mais l’enfermement d’un individu est loin de n’être que spatial et questionne les notions de libre arbitre : la faculté qu’aurait l’être humain à agir et penser par lui-même en opposition au déterminisme ou au fatalisme. « Se déterminer à » ou « être déterminé par » voici les enjeux que cette pièce tente d’aborder en questionnant les frontières spatiales, mentales et sociales qui nous habitent, fabriquées par d’autres ou par nous-mêmes et dans lesquelles nous évoluons sans pour autant en avoir toujours conscience.
La pièce se propose donc de donner à voir le processus de déconstruction qui s’opère lorsque l’on porte un regard critique sur sa condition. Que l’on décide de questionner son espace, son rapport au monde ou le regard que la société porte sur nous. Ce processus c’est la Danse Hip-Hop qui l’a offert à ces 4 artistes engagés. Ce qu’ils nous racontent c’est aussi comment cela a infléchi leur trajectoire de vie. Ils aiment se présenter comme des « Clandestins Activistes », s’affranchir des frontières et s’inviter là où on ne les attend pas est leur seconde nature.
PIÈCE POUR 3 DANSEURS
CHOREGRAGHE : SAMIR KAROUM.
INTERPRÈTES : SADEFO ALEXIS, CHAUMONT TIMOTHÉ, CADICHE FRANTZ
DURÉE : 40 MIN
LES 3 ACTES
Acte 1: « Prison Break » (Duo: A. SADEFO & T. CHAUMONT)
Les protagonistes sont physiquement enfermés à double tour. Leur conscience dans leur corps, et leurs enveloppes corporelles dans une cellule. Il est d’abord question de définir ce qu’est son espace vital, d’affronter la contrainte. Est-il ensuite question d’évasion pour refuser ou supporter la situation? La Danse est un formidable moyen pour libérer son corps certes, mais elle permet aussi de s’exprimer, de créer un monde imaginaire et donc de se réapproprier l’espace, de le redéfinir. Cette pièce a été présentée et enrichie suite à des représentations dans des prisons.
Acte 2: « Les allumés du Bocal » (Trio: A. SADEFO, T. CHAUMONT & F. CADICHE)
Ce bocal matérialise cet espace figuré qui nous enferme mentalement à l’image des poissons rouges qui « tournent en rond ». En ne croyant pas en nous, ou simplement en nous représentant le monde de façon limitative, nous évoluons dans ce monde imaginairement préconfiguré, et nous peinons à le concevoir différemment, rejetant les nouvelles idées comme absurdes. La Danse est une source d’inspiration qui nous permet de détourner, réinventer, et rêver notre place dans le monde. Un grain de folie ou d’imagination que les protagonistes recherchent en apnée. La folie de ne pas se conformer leur est vitale, c’est leur oxygène.
Acte 3: « La Caille-Rat » (Duo: A. SADEFO & F. CADICHE. Rap/slam: T. CHAUMONT)
Cette fable écrite à la manière de Jean de la Fontaine traite de la façon dont chacun se définit ou est définit par la société. Ne sommes-nous qu’aux yeux des autres? Les protagoniste décident de répondre à cette question en empruntant chacun une direction opposée. Cette confrontation des racines et d’ailes, du déterminisme social face à la liberté de faire vibrer sa propre volonté les mènera-t-elle sur le chemin d’une réconciliation qui s’appuie sur la force de transgresser les codes, pour exprimer sa fréquence de résonnance.